Il y a, aujourd’hui, deux grandes crises environnementales qui compromettent sérieusement l’avenir de l’humanité : le dérèglement climatique et la perte de biodiversité. Ces deux problèmes sont interconnectés. Ils menacent nos écosystèmes, nos ressources naturelles et, en fin de compte, la stabilité de notre planète. Alors que l’impact de ces crises se fait ressentir dans le monde entier, un acteur inattendu s’est engagé à lutter pour un avenir plus durable : les entreprises. Dans cet article, nous explorerons la gravité de la crise climatique et de la crise de la biodiversité, leur interconnexion, ainsi que le rôle central des entreprises dans la recherche de solutions.
La crise climatique et la crise de la biodiversité : des menaces interconnectées ?
Le dérèglement climatique est dû à nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Il est l’un des plus grands défis de notre époque. Les GES tels que le dioxyde de carbone (CO2) piégeant la chaleur dans l’atmosphère, provoquent des hausses de température sans précédent. Cela engendre des conséquences graves, notamment la perturbation du cycle de l’eau, l’acidification des océans et l’augmentations des évènements extrêmes (vagues de chaleur, des incendies, inondations …).
La biodiversité, d’autre part, se réfère à la variété des formes de vie sur Terre. La biodiversité est essentielle au maintien des services écosystémiques (=les services que la nature nous donne s’en rien demander en retour).
La perte de biodiversité est principalement due à la destruction des habitats, à la surexploitation des ressources naturelles et au changement climatique. Les activités humaines ont déjà provoqué la disparition de nombreuses espèces.
Ces deux crises ont des conséquences directes sur notre vie quotidienne. Les récoltes agricoles sont menacées par des changements climatiques imprévisibles, ce qui peut entraîner des pénuries alimentaires. Les écosystèmes dégradés deviennent moins résilients, ce qui signifie qu’ils sont plus vulnérables aux catastrophes naturelles. La perte de biodiversité affaiblit la capacité de la Terre à fournir des services essentiels, tels que la pollinisation des cultures par les insectes.
Le GIEC et l’IPBES
Deux conventions, l’une liée à la biodiversité et l’autre au changement climatique, ont vu le jour ensemble au Sommet de la Terre à Rio en 1992. Le GIEC, ou Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat, existait déjà depuis plusieurs années (il a été créé en 1988). La Convention Climat a donc pu bénéficier dès son lancement des travaux du GIEC, de ses rapports scientifiques sur l’état des connaissances sur le climat. De son côté, la Convention sur la biodiversité a dû attendre une vingtaine d’années pour qu’enfin une plateforme similaire, l’IPBES, voie le jour en 2012. Il s’agit de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques. On l’appelle aussi GIEC de la biodiversité.
Le fait que ces deux conventions aient été séparées a conduit à aborder ces deux crises environnementales également de manière séparée. Cela pose problème.
En revanche, la communauté scientifique ne connaît pas de division entre le changement climatique et la biodiversité. Le GIEC et l’IPBES ont même entamé une collaboration en 2021 avec la production d’un rapport d’atelier qui étudie les liens très étroits entre la biodiversité et le changement climatique.
Les constats de ces travaux mutualisés
Le rapport de ces travaux mutualisés conduit à recommander de manière très importante qu’il y ait davantage de convergences entre les travaux de ces deux conventions. Cette étude permet, entre autres, d’établir trois constats.
Premier constat : le changement climatique a déjà un impact sur la biodiversité. Le changement climatique peut agir de bien des manières sur la biodiversité au travers de la température, des événements extrêmes, du changement de régime des précipitations, du changement de fréquence et de l’intensité des feux. Il est intéressant de noter que le changement climatique deviendra la cause principale de perte de biodiversité au cours de ce siècle (actuellement, il est en troisième position).
Deuxième point : il existe des solutions qui peuvent permettre à la fois de résoudre le problème du changement climatique et celui de la crise de la biodiversité. Il s’agit des solutions qui sont fondées sur la nature. En effet, ces dernières permettent de mieux stocker le CO2 tout en préservant la biodiversité. Par exemple, la transformation du système agricole vers un système plus résilient (agroécologie) est une solution essentielle pour le changement climatique et pour la perte de biodiversité.
Enfin, certaines mesures d’atténuation et d’adaptation au climat, discutées en particulier dans le contexte de la Convention sur le changement climatique, peuvent avoir des effets négatifs sur la biodiversité et les services écosystémiques. On peut citer par exemple, les biocarburants et la reforestation à grande échelle.
Le rôle des entreprises dans la résolution de la crise climatique et de la crise de la biodiversité
Le rôle des entreprises dans ces deux crises est de plus en plus important. En effet, les activités commerciales ont un impact significatif sur l’environnement, que ce soit par leurs émissions de gaz à effet de serre, leur consommation de ressources naturelles ou leur gestion des déchets.
De nombreuses entreprises prennent désormais conscience de leur responsabilité envers la planète et adoptent des mesures pour réduire leur empreinte environnementale. Plusieurs initiatives sont en cours, notamment la réduction des émissions de CO2, la transition vers des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Mais ces dernières ont tendances à mettre de côté la biodiversité.
Heureusement, certaines entreprises vont plus loin en investissant dans des technologies écologiques et en repensant leurs chaînes d’approvisionnement pour minimiser les impacts sur la biodiversité. La promotion de la durabilité est devenue un argument de vente important pour de nombreuses marques.
Le pouvoir de la sensibilisation et de l'action authentique
Les entreprises peuvent également jouer un rôle clé dans la sensibilisation du grand public à ces questions. Les campagnes de communication et d’éducation environnementale menées par les entreprises peuvent contribuer à informer les consommateurs sur les enjeux de la crise climatique et de la biodiversité.
Cependant, il est essentiel que ces efforts soient authentiques et crédibles. Les consommateurs sont de plus en plus exigeants en matière de responsabilité environnementale des entreprises et sont prompts à dénoncer le greenwashing, c’est-à-dire les pratiques trompeuses visant à donner une image écologique à une entreprise.
La perte de biodiversité et le changement climatique sont liés et ils se renforcent mutuellement. Ils ne peuvent être résolus que s’ils sont abordés ensemble. Il existe des solutions qui doivent être promues davantage pour pouvoir y parvenir. Il s’agit des solutions basées sur la nature.
Les entreprises peuvent être des leaders du changement, en adoptant des pratiques durables, en réduisant leur empreinte environnementale et en encourageant la sensibilisation du public. En travaillant main dans la main avec d’autres acteurs de la société, les entreprises peuvent contribuer à inverser ces crises qui menacent la vie sur Terre.
Il est de notre responsabilité collective de soutenir et d’encourager ces efforts, car un avenir durable et florissant dépend de notre capacité à agir maintenant pour atténuer la crise climatique et la crise de la biodiversité. Ensemble, nous pouvons forger un avenir où les entreprises, les communautés et la nature coexistent harmonieusement pour le bien de la planète et des générations futures.
Vous souhaitez en savoir plus sur nos offres ? C’est par ici :